20 mois. C’est le temps que nous avons passé ici à la Challerie, au centre de la France.
20 mois durant lesquels nous avons vécu une expérience incroyable : une aventure à la conquête de nouveaux horizons qui répondrait davantage à nos besoins de reconnexion à la nature, d’une vie où nous faisons pleinement partie du quotidien de nos enfants – leur permettant au passage de vivre leurs apprentissages dans un environnement riche, bienveillant et respectueux de leur rythme. 20 mois à essayer de manifester dans la matière les projets que nous avions dans la tête : l’ouverture d’un gîte afin de pouvoir faire profiter d’autres familles de ce lieu magnifique et ressourçant, la mise en place de projets participatifs, le développement d’une mini-ferme pédagogique… 20 mois pour retrouver un nouvel équilibre entre notre vie familiale, la gestion de ce lieu et de nos vies professionnelles. 20 mois de rêves… et de réalignement également ! Après ces 20 mois passés ici, l’heure du bilan est arrivée : Nous avons découvert ici une richesse incroyable, encore plus savoureuse que ce que l’on imaginait ! Cet environnement et les défis que nous y avons rencontrés nous ont permis de poursuivre la découverte et la compréhension de nous-mêmes. Nous avons tout d’abord eu la chance de pouvoir vivre cette période de pandémie à l’abri dans notre petite bulle de paradis…loin de la panique générale, loin des mesures contraignantes. Nous avons eu le bonheur de vivre ici dans une ambiance paisible et légère, en préservant nos enfants de la folie ambiante. Ensuite, cette expérience de vie ici nous a permis de mettre en lumière des aspects de nos besoins qui n’étaient finalement peut-être pas tout à fait ceux que l’on avait imaginés avant notre départ. A commencer par nos carrières respectives… Pour mon homme : c’est l’entière pression de ramener un salaire suffisant pour nous permettre de continuer à vivre ici (et de faire face aux frais réguliers qui avaient certainement été sous-estimés). C’est aussi des horaires de travail fatigants qu’il s’est imposé afin de pouvoir consacrer du temps à l’entretien de la propriété et profiter pleinement des enfants. C’est surtout un travail moins transcendant car solitaire. Ceux qui le connaissent savent à quel point il a un contact facile, à quel point il est doué dans les relations sociales. Et ce lien précieux qu’il entretenait de manière si habile avec les clients de l’entreprise lui manque aujourd’hui cruellement. Au fil du temps, son état de fatigue augmente, aussi je me pose la question de combien de temps cette situation pourra-t-elle encore durer ? Ce job qui devait à la base n’être qu’une passerelle pour nous permettre de développer d’autres sources de revenus ici s’avère en réalité plus que nécessaire pour continuer à vivre là. Sur le long terme, ce n’est pas viable, tant du point de vue de son bien-être que du travail qui peut lui être confié par l’entreprise. Pour moi : c’est le point de notre expatriation qui est le plus difficile. Ma passion pour le monde de la périnatalité et mon travail auprès des familles pour leur apporter du bien-naître était en plein essor lorsque nous vivions en Suisse. En nous projetant dans ce lieu magique, je m’imaginais pouvoir accueillir les futurs-parents et leur permettre de se ressourcer tout en préparant la venue de leur enfant. Nous avons donc aménagé un espace de travail afin que je puisse ouvrir mon cabinet. Mais malheureusement, la sauce ne prend pas… Les mœurs ne sont pas les mêmes, les maternités sont éloignées et peu enclines à accueillir des doulas, les accouchements à domicile sont rares. Je dois donc faire le deuil non seulement de ce que j’ai connu auparavant, mais également de la projection que je m’étais faite de la façon dont je pourrai poursuivre ce qui m’anime ici… J’ai bien fait la rencontre d’une merveilleuse sœur de mission, mais la façon dont nous sommes amenées à travailler m’emmène loin des miens, passant mon temps sur les routes pour aller à la rencontre des quelques mamans qui sollicitent nos soins et accompagnements. Je ne peux plus nier l’importance de cet aspect dans mon équilibre et mon bien-être. C’est une passion qui me nourrit énormément. Le fait d’en être privée m’éteint à petit feu. L’Univers nous a également mis des bâtons dans les roues concernant la création du gîte. En effet après notre épopée avec le projet de la Tiny House, nous nous sommes orientés vers un mobil-home. Nous en avons trouvé un qui correspond en tout point à nos besoins, il a été livré courant janvier, le terrassement a été fait. En le déplaçant pour l’emmener jusqu’à son emplacement, il s’est embourbé, les roues se sont enfoncées. Nous avons essayé de le dégager, faisant appel à nos voisins agriculteurs, sans succès… Nous sommes restés coincés ! La perspective de pouvoir recevoir des touristes dès Pâques s’est donc s’envolée… ! Heureusement, maintenant tout est rentré dans l’ordre et nous avons commencé à accueillir les premiers vacanciers, et ça, c’est un pur bonheur !! Du changement s’annonce aussi dans nos possibilités à pouvoir poursuivre l’instruction en famille comme nous l’imaginions. En effet, le gouvernement en place a durci les lois et les démarches simples qui avaient également orienté notre choix vers le départ en France semblent fondre comme neige au soleil. Le fait de pouvoir poursuivre cette expérience avec nos enfants aussi longtemps qu’elle répondra aux besoins et envies de chacun est important pour nous. Nous voulons conserver ce choix ! Tous ces éléments font peu à peu pencher la balance vers un changement à entrevoir, car au final, après 20 mois passés là, notre bilan est plus mitigé que nous le pensions. Même si La Challerie nous a apporté bien plus que ce que nous avions imaginé au départ, la vie ici nous éloigne également d’une partie de nous-même. Ainsi donc, ce lieu, aussi merveilleux soit-il, ne peut malheureusement pas répondre à nos besoins pour l’avenir. Aussi, nous avons pris la décision de mettre en vente La Challerie. Comme ce bien atypique risque de prendre un peu de temps avant de trouver de nouveaux occupants, nous souhaitons anticiper avant de nous retrouver au pied du mur dans quelques temps. Bien sûr, nous ressentons de la tristesse à l’idée de quitter cet endroit incroyable, ce petit paradis. Mais nous sommes également remplis de reconnaissance pour tout ce que nous avons pu vivre ici. Les rencontres que nous avons faites, les aventures que nous avons vécues chaque jour avec nos enfants et les animaux, c’est du bonheur pur ! Et nous comptons bien profiter encore pleinement de chaque moment, de savourer chaque journée dans ce havre de paix et de tranquillité, d’en faire profiter tous ceux qui auront envie de venir s’y ressourcer. N’hésitez pas donc à nous faire signe pour nous rendre visite ! Notre décision de rentrer au bercail est prise. Les premières démarches sont activées. Nous faisons confiance, comme toujours, à l’Univers, à la Vie, qui nous emmènera au juste moment à l’endroit qui sera fait pour nous ! Notre famille, notre couple est soudé et c’est notre plus grande force, celle qui dissout nos doutes et nous permet d’avancer dans la confiance et dans l’amour. Nous avons appris énormément à travers cette aventure, sur la nature, sur notre famille, sur les besoins de chacun pour être pleinement épanoui et il est clair que nos recherches pour trouver un nouveau lieu où déposer nos valises tiendront compte de tous ces paramètres. Nous imaginons un endroit sur sol helvétique, dans un environnement campagnard où nous pourrons continuer à vivre entourés d’animaux sans déranger le voisinage. Une région dans laquelle l’IEF (Instruction En Famille) est autorisée. Un endroit où la proximité avec les maternités et la possibilité d’œuvrer dans la périnatalité est facilitée. Un lieu qui permette à Jonathan de retrouver davantage de contact avec ses collègues et ses clients. Je termine ce billet en vous confiant à quel point la décision a été difficile à prendre. Quitter ce lieu, c’est repartir dans une nouvelle aventure. En nous installant ici nous pensions y rester de longues années. Au final, ça sera comme une période sabbatique que certaines familles s’octroient en faisant le tour du monde ! Pour nous c'est l'expérience "La Challerie" ! Peut-être que ce revirement de situation éveillera certaines émotions chez vous : de la tristesse, de l’inquiétude, du soulagement, ou que sais-je… De notre côté, nous ne regrettons aucunement tous ce que nous avons vécu ici jusqu’à présent. Cette aventure nous a permis de mieux nous connaître, de vivre dans un lieu idyllique, de faire des rencontres d’une richesse incroyable, de vivre pleinement au rythme de nos enfants, de savoir ce qui sera plus aligné pour nous pour la suite, de réaliser un rêve. Car oui, même si notre venue ici n’a pas réussi à remplir entièrement les objectifs que nous nous étions fixés, elle nous a apporté énormément (certainement des tas des choses dont nous n’avions même pas conscience) et même si nos projets d’avenir ne seront plus les mêmes, NOUS L’AVONS FAIT ! Nous avons suivi notre cœur, et nous nous sommes donné les moyens de vivre ce qui nous semblait juste au moment où c’était juste. Aujourd’hui, je ne peux pas encore dire de quoi demain sera fait, ni où nous nous trouverons d’ici quelques mois, mais je peux affirmer avec une conviction totale que cette aventure familiale nous a tous enrichis énormément et que ça restera un merveilleux souvenir dans le cœur de chacun ! On vous attend avec impatience pour partager la richesse de ce lieu ressourçant et faire partie de cette belle aventure, n’attendez plus ;-) En attendant, on vous partage notre 3ème épisode de podcast avec Diane de Bebloom Academy chez qui nous avons eu la chance de séjourner en avril <3 Par ici -> /bebloom.ch/046-la_challerie_3eme_episode/
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Appetit'OseUne famille, des rêves... Archives
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